Chapelle funéraire Saint-Laurian

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A Saint-Denis-le-Thiboult

(classé monument historique en 1992)

Une famille

Vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, deux magistrats :

- Louis-Charles Boullenger (1759-1822) Lieutenant général au baillage de Normandie, membre de l'assemblée législative de 1791, président du tribunal de Rouen.

De son mariage, en 1788, avec Germaine-Marguerite Havet, native de Saint-Denis-le-Thiboult, naissent deux fils (dont le cadet meurt jeune et sans descendance). C'est lui qui, vers 1810, fait réédifier la chapelle Saint-Laurian sur les bases d'un édifice en ruines, pour y accueillir les défunts de sa famille.

- Alexandre Boullenger, le fils aîné (1791-1853), reçoit sous la Restauration le titre de baron (son buste est à la mairie du village).

Il exerce notamment la fonction de procureur général du roi à la cour de Rouen.

Il n'aura que des filles (dont deux épouseront au demeurant des juristes !) et le nom s'éteint. Viennent alors les Soleirol (Louise B. épouse Justin de Soleirol), puis Adolphe Laine (Geneviève de Soleirol épouse Adolphe Laine), constructeur du "nouveau château" de 1886. Les caveaux de la chapelle demeurent en principe réservés à certains des

descendants des Boullenger. Par suite d'une dérogation octroyée dès 1818 par Germaine Boullenger (née Havet) en faveur d'un vieil oncle décédé à Lyons-la-Forêt, la chapelle abrite cependant les restes de Jacques-François Havet (1729-1818) qui fut "procureur général de la maîtrise des Eaux et des Forêts".

Un édifice religieux

C'est en 1471 qu'apparaît sur les registres de l'archevêché de Rouen l'existence d'une chapelle rattachée à l'abbaye de l'Ile-Dieu précitée et triplement dédicacée à saint Laurian, saint Martin, saint Thibaud.

Saint Laurian (ou Laurien), qui semble avoir seul ici bénéficié d'un culte suivi, apparaît vers la fin du Ve siècle. Aussitôt converti au christianisme, ce personnage d'origine hongroise (comme son ami saint Martin) gagne Milan où il

exerce les fonctions de diacre. Il combat l'"arianisme", hérésie dont le prince du lieu est justement le défenseur, ce qui l'incite à se réfugier en Espagne où il collabore étroite-ment avec l'évêque de Séville dont il prendra la succession. À nouveau persécuté, il vient se cacher à Rome mais c'est alors que naît en lui la vocation d'aller évangéliser la Gaule, ce qui le conduit à Vatan (dans le Berry), où les sicaires du roi d'Italie viennent finalement l'assassiner en 544.

L'aspect de l'édifice d'origine nous est hélas inconnu et nous savons qu'en 1791, la chapelle est décrite comme "complètement délabrée". Toutefois, en 1690, une certaine dame Marie Guérard fait don de la pierre d'autel actuelle ce qui laisse à penser que cent ans avant son "rachat", des offices y étaient célébrés. La date de construction de la chapelle actuelle n'est pas connue avec précision mais des indices sérieux permettent de la situer vers 1805-1810.